Dans un avenir proche où le taux de natalité est extrêmement bas et la fécondité de plus en plus rare, une secte politico-religieuse se faisant appeler les « Fils de Jacob » renverse le pouvoir dans un coup d’État, détruisant ainsi la Maison-Blanche, la Cour Suprême et le Congrès.
Dans cette nouvelle république qui est en réalité un régime totalitaire, les homosexuels, les prêtres catholiques et tous ceux qui se rebellent contre la République de Gilead sont condamnés à mort par pendaison. Les droits des femmes sont bafoués et celles-ci démises de leur fonction. Elles ne peuvent plus travailler, avoir de compte en banque, être propriétaire, ni même s’instruire. Chaque femme à sa place bien définie dans la nouvelle société, les Épouses, nom donné aux femmes des dirigeants, sont vêtues de bleu ou vert, les Martha qui servent de domestiques et s’occupent de la maison, sont habillées en gris. Enfin, les Servantes portent du rouge et sont destinées uniquement à la reproduction, sous la surveillance rigide des Tantes. Chaque Servante affecte une famille de dirigeants, pour de leur donner des enfants. Un rituel est mis en place, pour faire passer le viol de ces femmes, comme un acte nécessaire.
Nous suivons donc le parcours de June, une Servante, qui a été séparé de son marie Luke et de sa fille. Alors qu’elle tente d’en savoir plus sur la situation de cette dernière, elle doit aussi essayer de survivre dans cet environnement horrible et cruel où l’Épouse du commandant auquel elle a été assigné, lui mène la vie dure et où aucun écart n’est toléré, sous peine d’être torturé, mutilé ou pire, tué.
Si June apparaît au départ comme un automate, sa voix off, apporte toute la profondeur à son personnage et nous fait comprendre qu’un fil la relie encore à son passé, lui permettant de trouver la force et le courage d’affronter la situation.
La servante écarlate est sûrement l’une des séries qui m’a le plus remué en 2017. Si je n’ai pas lu le livre de Margaret Atwood, d’après les avis, elle est plutôt fidèle à l’œuvre originale.
La série met en scène des flashbacks du passé de June, faisant un lien avec une vie qui semble lointaine, mais qui est en réalité plutôt proche. Et ce passé, c’est notre monde actuel, qui raisonne comme un écho afin de nous avertir.
Un climat de peur instauré par le gouvernement, fait que les femmes se méfient des autres femmes que ce soit les Servantes, les Martha ou même les Épouses. Personne n’est à l’abri de l’œil, rien n’est considéré comme acquis et chaque pêcher commis est lourdement punis. Tout est mis en œuvre pour que les femmes se sentent seules et ne puissent pas tenter de s’entraider.
Ce qui est prenant, c’est qu’on réalise à quel point la fiction peut vraiment devenir réalité. Dans le climat actuel où les droits et la liberté des femmes sont encore et toujours remis en cause, nous découvrons comment un coup d’état, organisé par un groupe minoritaire, parvient facilement à renverser le pouvoir et à laver le cerveau de certains citoyens, afin de les recruter.
Les scènes sont saisissantes, la cruauté également. Les Servantes, bien que fécondes, sont torturées dans le but de devenir obéissantes. Si certains passages font froid dans le dos et nous mettent mal à l’aise, comme la scène de viol auxquelles les Épouses assistent, la série fait grandement réfléchir.
C'est pourquoi je la recommande vivement. Si elle est parfois dure, elle se veut au plus proche de la réalité. J’ai trouvé que ce qui était mis en scène n’était jamais exagéré, mais le simple reflet d’un avenir possible et effrayant.